Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la santé mentale d’un nombre croissant d’adolescents se dégrade.
Les répercussions sur la santé mentale des adolescents ont évoluées au fil des phases successives de confinement et de déconfinement. Le début de la crise a pu parfois être vécu comme un soulagement pour certains jeunes déjà suivis par les services de pédopsychiatrie. Dès la rentrée de septembre, des adolescents ont commencé à se présenter de plus en plus nombreux jusqu’à représenter un flux incessant sur tout le territoire national aux urgences pédiatriques, comme vers les maisons de l’adolescent.
Confinement et détresse psychologique
La distanciation a un impact considérable sur la santé mentale des jeunes. Cette crise sanitaire a fait prendre conscience de la nécessité d’interactions sociales dans la réalité pour le bien-être des adolescents. Ce constat va à l’encontre des idées reçues d’hyperconnexion de ces jeunes générations. Autrement dit, l’usage des nouvelles technologies, notamment des réseaux réseaux, ne se substituts pas aux véritables contacts humains et aux expériences réelles eux-mêmes garants de la bonne santé mentale de nos jeunes.
Les troubles du comportement alimentaire : une conséquence inattendue de la Covid-19
Si, dans un contexte d’enfermement et d’incertitude, l’augmentation de différents troubles comme l’anxiété, les états dépressifs et les idées suicidaires, ainsi que les effets délétères du développement des violences intrafamiliales étaient attendus par nos professionnels, nous avons été surpris par l’explosion des troubles des conduites alimentaires.
Dès le mois de juin 2020, la forte hausse des troubles des conduites alimentaire et en particulier de l’anorexie mentale (+ 68%) s’est fait ressentir.
Face à cette crise, ne pas rester seul.e
Avec cette crise sanitaire qui dure depuis plus d’un an, il faut être très vigilant face aux signes évocateurs des troubles psychologiques :
- Je m’inquiète beaucoup pour mon avenir.
- Je dors mal.
- J’ai souvent mal au ventre, à la tête, …
- Je suis anxieux.e.
- Je ne mange plus.
- Je vois tout en noir.
- Je me sens mal.
- Je suis inquiet.e pour un camarade.
Autant de signes à ne pas prendre à la légère, s’ils s’installent dans le temps et à fortiori s’aggravent. Pour cela il faut s’adresser à une personne de confiance : quelqu’un de sa famille, un professionnel de santé, un professeur…et ne pas hésiter à consulter.
Pour les parents, il ne faut pas hésiter à en parler et à se faire conseiller, voire à accompagner son jeune pour un avis, déjà auprès de son médecin généraliste.
Les lieux et liens utiles
- La maison des adolescents de Rouen
- Association nationale des Maisons des adolescents
- Centres médico-psychologiques (CMP)
- Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP)
- filsantejeunes.com
- SOS amitié
- Allo, parents en crise, le n° vert de la Fédération nationale des écoles, des parents et des éducateurs
- Cellule d’écoute académique : élèves, parents et personnels > 0800 979 001 (10h-12h 14h-16h du lundi au vendredi)
- 119 : Allô enfance en danger
Écoutez le Pr Priscille Gérardin dans le podcast du Dossier de France Bleu Normandie (100,1) du mardi 4 mai 2021. |